Crédit hypothécaire en Belgique : La Banque nationale serre la vis
Dès le 1er janvier 2020, obtenir un crédit hypothécaire sera plus laborieux. Pourquoi ? Car la Banque nationale a émis de nouvelles directives à l’attention des organismes de prêt. Dès 2020, les banques ne pourront plus octroyer un prêt dépassant 90% de la valeur du bien et ce, pour un propriétaire qui réside dans le bien en question. S’il s’agit d’un logement mis en location, le seuil à ne pas franchir est de 80% de la valeur du bien.
Raisons de ces directives
Cela fait plusieurs années déjà que la BNB tire la sonnette d’alarme à propos de la vulnérabilité du marché hypothécaire belge en 2017, 2018 et 2019. La Banque nationale entend éviter une crise de l’immobilier en Belgique étant que le taux d’endettement au niveau hypothécaire des ménages belges augmente sans cesse.
La BNB qualifie sa position de « préventive » demandant aux banques de faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit d’octroyer un prêt hypothécaire.
Pas d’interdiction, mais une marge de manœuvre stricte pour les banques
La BNB se défend de vouloir empêcher les jeunes ménages disposant de peu de capitaux propres d’acquérir une habitation, ni d’interdire aux banques d’accorder des prêts qui ne répondent pas aux normes édictées.
Précisons toutefois que la marge de manœuvre des banques sera plutôt étroite :
- Pour les biens destinés à être occupés par le propriétaire (maximum 90% de la valeur du bien requis), est prévue une marge de tolérance de 35% du volume des prêts octroyés pour les demandeurs qui ne sont pas encore propriétaires.
- Pour les biens destinés à la location (maximum 80% de la valeur du bien), la marge de tolérance est de 10% du volume des prêts accordés.
La Banque nationale a également déterminé certaines limites par rapport à des configurations constituant des « poches de risques ». Si par exemple on se retrouve face à une association de valeurs élevées du prêt comparé à la valeur du bien immobilier et un taux d’endettement total de l’emprunteur ou un volume de remboursement mensuel élevé : dans ce cas, les seuils de tolérance sont de l’ordre de 5% du volume total de prêts octroyés par une banque.
Dans le cas de figue où l’organisme prêteur ne respecte pas les directives de la BNB, il devra soumettre une explication motivée.
Le secteur bancaire se veut rassurant
Febelfin, la fédération du secteur financier, tient à rassurer, estimant que « la Belgique pratique une politique de crédit hypothécaire saine » et précisant qu’aujourd’hui, le taux de défauts de paiement se limite à moins d’1% des l’ensemble des prêts hypothécaires octroyés.